Siné à Estienne.
PubliéL’Ecole Estienne dont Siné fut l’un des élèves propose une exposition consacrée au dessinateur. On retrouve donc le trait acide de Siné et ses marottes : amour du jazz avec des affiches, jaquettes et dessins consacrés à cette musique, affiches de théâtre, couvertures des supports de l’humoriste et, notamment, celles de Siné Massacre, couvertures de livres pour des copains ou celles de la collection Folio, aquarelles délicates trop peu connues, dessins déclinés de son personnage fétiche : le chat. Cette exposition ne montre pas les livres les plus connus du dessinateur qui font sûrement l’objet de manifestations différentes. On s’attarde ici sur des curiosités tels des services de table, des étiquettes de bouteille, des tee-shirt déconnants. Estienne montre donc un "ancien" qui à l’aide du dessin a réussi à investir tous les domaines de la reproduction graphique. Il manque pour le moment à Siné une grosse rétrospective dans un lieu chargé culturellement tel Beaubourg. La question se pose également pour Topor qui fut montré aux strasbourgeois mais pas aux parisiens. Dans tous les cas, Siné est toujours sur le front, portant à bout de bras son nouveau support : Siné Mensuel.
Cet auteur propose, rappelons-le, un trait sans concession, des dessins mordants qui déplurent fortement aux gens d’église, à l’OAS et aux fans de base de de Gaulle. Ses coups de patte (un chat ?) restent célèbres et, malgré l’approche plus "communicante" d’Estienne, nous reviennent en mémoire. Il est amusant que cette expo sympathique puisse être vue en regard de celle consacrée à Sempé dans des locaux très officiels. En fait, Siné est ici à sa place : celle du mauvais élève qui ricane près du poêle à charbon.
Entrée libre. Heures d’ouverture calquées sur celles de l’Ecole, 18 boulevard Auguste-Blanqui (métro place d’Italie).