Plouk Town par Ian Monk / Cambourakis.
PubliéNé en 1960 à Londres, Ian Monk a fait ses études à l’Université de Bristol. Puis il vient habiter à Lille et est coopté à L’Oulipo en 1998. Il a traduit Georges Perec, Raymond Roussel, Hugo Pratt, Daniel Pennac et quelques autres.
Parfois il lit ses textes sur scène accompagné par un groupe musical. Dans ce livre-ci, Monk est soutenu et présenté par Jacques Roubaud, Hervé Le Tellier et Harry Mathews. Autrement dit, l’Oulipo monte en première ligne.
Plouk Town est un recueil de forme poétique qui nous montre la France, rageusement, et cette écriture bourrée d’énergie tend à englober le monde. La misère, le quotidien, la misère au quotidien, la merde, le sang, la médiocrité sont bien loin des rêves du petit Nicolas. Ca gueule, ça se roule par terre, ça pleurniche dans l’escalier, ça boit des calva, ça vomit dans les corbeilles chez Monk. Evidemment, l’auteur étant Oulipien, ce texte comporte probablement des contraintes mais peu importe : ça se lit d’une traite, straight no chaser, et pour vous donner une idée lointaine de l’objet ça peut rappeler du Verheggen sous Dexédrine. Mais, en fait, c’est autre chose. Lecture vivement recommandée.
Extrait.
l’autre gros lard revient quel
con ce fonctionnaire de merde puis
panique on a pas panique les
papiers qu’il faut panique le
livret de famille et coeur remonte
perdu tu le sais perdu dieu
sait où et si on trouve
plus ben on sait le coeur
se lève encore la rue quoi
la rue enfin l’envie de
vomir de gerber tout toi sur
ce comptoir de merde on peut
pas voir simplement ouvrir leur putain
d’yeux pour piger qu’on
est nazes niqués qu’on a
besoin de dormir voilà quoi dormir
un bon coup dormir tout simplement