La bataille de Solférino de Justine Triet.
PubliéNous sommes à Paris le matin du dimanche de l’élection présidentielle. Celle de Hollande. Laetitia, journaliste sur une chaîne d’info en continu, transmet au baby-sitter ses instructions pour la journée. Le jeune homme croule devant l’énormité de la tache car les deux gosses de la journaliste sont insupportables et bruyants. La jeune femme, très speed, file vers la rue de Solférino où les socialistes attendent dans la liesse les résultats du vote. Vincent, le mari dont elle est séparée, a décidé de passer voir ses enfants ce jour précis, leur achète des jouets sans intérêt et tente de forcer la porte de l’appartement pendant l’absence de son ex. Toute cette journée va donc être consacrée à Laetitia qui essaie, malgré son job harassant, de protéger ses gosses car elle a peur de Vincent et à celui-ci, un peu déjanté sur les bords, qui ne paraît pas être un mauvais bougre. Un peu monomaniaque, quand même.
Ce film ne pourrait exister sans la foule rue de Solférino, filmée en réel le jour même et qui électrise l’intrigue. On pourrait s’arrêter après l’élection mais Justine Triet nous fait subir un dernier quart d’heure dans l’appartement de Laettia où le couple va s’envoyer à la tête ses quatre vérités sous l’oeil d’un témoin avocat. Cette fin de film ridicule, outrée, dans laquelle les acteurs sont en roue libre, improvisant tout et n’importe quoi, est insupportable.
La bonne nouvelle face, finalement, à un film nerveux mais imparfait c’est Vincent Macaigne qui joue le rôle du père. Je l’ai trouvé très bon, d’une justesse inouïe.