L’homme sans passé par Robert Crais / Belfond
PubliéCole est détective privé, habite à Los Angeles et il est plutôt content de lui. Au fil du temps, Crais s’aperçoit que c’est beaucoup au niveau des clichés et lui met dans la bouche des phrases autodérisoires pour faire passer la pilule. Dans le présent volume, une famille mexicaine est décimée à la batte de base ball et un vieillard se faire trucider en pleine ville. Avant de mourir, il prétend avoir gagné L.A. pour rencontrer son fils qu’il ne connait pas et se nomme Elvis Cole. Du coup, notre détective se met en chasse parallèlement au LAPD pour essayer d’en savoir plus sur ce "père" qui débarque impromptu. Ce retour au père, qui court tout au long du livre, est bienvenu, avec des évocations d’Elvis enfant, fuguant pour retrouver ce géniteur qu’on lui a dit Homme-obus dans un cirque. C’est toujours le même détective qui le récupère et le ramène à la maison. De fait, au fil du temps,le privé remplit la place vacante du père-confident.
Elvis Cole n’est pas un styliste ; il appartient plutôt à l’école John Grisham : on écrit bien propre pour que tout le monde comprenne. Mais cette quète est bien menée et porte un éclairage de plus sur l’homme-Crais : son livre précédent était consacré à un enfant dont le père - immonde - organisait le kidnapping. Sans tomber dans la psychanalyse de sous-préfecture, on peut néanmoins avancer que l’oeuvre de Crais est probablement traversée par sa propre biographie. Un livre sympathique.