Jo Vargas par Hugo Lacroix / Editions de la Différence.

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Hugo Lacroix

Je ne vais pas aborder ici le texte d’Hugo Lacroix qui est excellent, pas plus la préface de Fred, la jumelle. Vous découvrirez tout cela dans le livre et aussi l’importance du père de Jo, Philippe Audoin, surréaliste. Ainsi que la filiation picturale, l’avis de Joaquim Vital, l’amour du cinéma et sa puissance attractive.

En fait, mon rapport à la peinture est simple et radicalement opposé à celui que j’entretiens avec la littérature. Je réclame à l’image qu’elle déclenche chez moi une émotion immédiate. Qu’il ne faille pas, comme avec le livre, plusieurs heures de lecture pour décider si c’est bon ou mauvais. Donc, l’émotion, le choc, l’harmonie ou le désordre mais du sens immédiat. Et chez Vargas, le sens est omniprésent.

Jo V.

J’ai découvert Jo Vargas, comme beaucoup d’écrivains, avec son travail autour de Dashiell Hammett. Elle proposait du punch, pas de fioritures, nous étions dans le hard boiled. Le bleu et le noir renvoyaient au jazz et c’était fort. Puis, en fonction des thèmes, le noir prégnant dans la série Hammett se dissous pour faire place à des dessins et des peintures travaillés dans des demi tons, très subtils. Le décor n’est plus sombre car c’est le blanc qui "dévore l’image". Ceci est flagrant dans les longs formats consacrés à la Grande Guerre, au château de Péronne. La couleur franche disparaît au profit d’un gris légèrement bleuté, diaphane. Avec la série consacrée à Gustav Mahler, le travail sur le dessin s’intensifie mais la mise en scène de l’image se complique et échappe à une facture qu’on pourrait dire classique. Puis viendra Virginia Woolf, travail sur l’image elle-même, certes, mais aussi sur ce qu’on ne sait pas et qui peut nous entraîner au bord d’une rivière, des pierres à la main pour être sûr de ne pas remonter.

En relisant ce livre je m’aperçois qu’Hugo Lacroix a placé en fin de volume des toiles anciennes ( Arrivée prévue quai n°7) datées de 1998. Quand Fred signait au salon du livre avec des toiles de sa soeur accrochées au-dessus de sa tête. La construction cinématographique m’avait frappé. Je la reconnais ici. Et, en découvrant toutes ces images dans un ordre transversal, je me rends compte du chemin parcouru par Jo.

Au fil du temps, elle n’a pas fait mieux : elle a fait évoluer son travail sans renier l’oeuvre première. Cette peinture magnifique méritait un livre et celui-ci est très réussi.
Jo Vargas a conservé de sa formation théâtrale un goût pour le décor. Elle en produit selon ses envies mais j’en parlerai dans une future chronique.

Jo Vargas, le livre.

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