Homicide 69 par Sam Reaves / Calmann-Lévy.
Publié69, j’aime ce chiffre. Mais en fait, Sam Reaves n’est pas trop branché cul. A part une Bunny (Playboy) qui affole les sens de son héros, la libido est plutôt calme.
Dès le début du livre, on sait qu’on est à la maison avec verre de whisky, feu de bois et charentaises. Mike Doley est inspecteur aux Homicides de la police de Chicago en 1969. L’année Manson-Woodstock-La-lune-Début-de-la-fin-au-Vietnam.
Et Sally Kotowski se fait trucider par des pros avec tortures en apéro. Jusque là, Mike n’avait qu’un problème majeur à résoudre : s’endormir en pensant à Kevin, son fils, Marine dans la province de Quan Tri. Suffit pas de s’engager, après il faut revenir. Donc, notre homme part en croisade pour trouver les salauds qui ont massacré Sally. Probablement la mafia chicagoan ( l’Outfit ) avec la bénédiction du FBI qui a toujours une balance à protéger chez les truands. Il est colère, Mike. Et nous avec. Côté famille, Rose, son épouse, n’en croit pas ses oreilles quand elle entend parler de la Bunny. Franck, son plus jeune fils, essaie de ressembler à Kevin qui se bat pour le monde libre chez les niakoués. C’est pas facile, tout ça. D’autant que Doley doit résoudre en vitesse de petites affaires quotidiennes : viols, suicides, exécutions au fond des bars. Mais son truc, c’est Sally Kotowski et l’enfoiré qui a posé le contrat.
Reaves mène son affaire à la pépère mais il connait son boulot. On marche avec lui, avec ses bons sentiments mais aussi les doutes de son personnage, son retour d’âge, ses angoisses de catho irlandais. 550 pages qui se lisent comme une chronique des années de braise aux US, un an après les émeutes black, suite à la mort de Martin Luther King. J’aime bien les artisans et Sam Reaves est un bon artisan.