Autour de Chet / Decca.
PubliéClément Ducol, producteur, a proposé à plusieurs chanteurs et musiciens cet hommage à l’oeuvre de Chet Baker. Dix morceaux, donc. Ibeyi et Benjamin Biolay ont choisi Moon and Sand. Le duo féminin, que j’avais entendu aux côtés du trompettiste de variétés Amin Maalouf, conserve son univers et se tire plutôt bien de ce morceau si ce n’est un accent qui mériterait d’être travaillé. Benjamin Biolay les accompagne à la trompette. Il joue sobre, juste, sans chichis et on l’aime pour ça. Nature Boy, retenu par Airelle Besson et José James est le morceau proposant la meilleure fusion entre voix et trompette. La voix de James, qui peut évoquer celle d’un crooner, est meilleure que ça. Les deux musiciens chantent et jouent en retenu, en demi-teinte. C’est parfait. Charles Pasi chante et joue de l’harmonica sur It could happen to you avec la facilité d’un vieux routard qui n’hésite pas à retrouver avec son instrument un final loin de Baker, plus R’n’B, mais c’est ce qu’on appelle une bonne appropriation. Camélia Jordana et Eric Truffaz proposent une version émotive de The Trill is gone, au bord du tremblement vocal pour Camelia, quant à Truffaz il retrouve le son de trompette de Baker, soyeux, intime. Elodie Frégé et le trompettiste Alex Tassel sont ceux qui jouent le plus "jazz", dans le bon sens du terme, avec But not for me. Après avoir contemplé la poitrine d’Elodie dans LUI, j’étais curieux d’entendre sa voix. Voilà pour les meilleurs duos, les autres étant un peu en deça à mon sens. Mais je reste fan de Stéphane Belmondo qu’on a encore vu récemment avec Airelle dans le Trumpet Summit à la Philarmonie. Le présent disque fut enregistré à la Fabrique de Saint Rémy de Provence. Il est accompagné d’un making off sur DVD.
Photo : Chet par Weber.