Nuits Appalaches par Chris Offutt / Gallmeister.
PubliéAprès la guerre de Corée, Tucker, 18 ans, essaie de rejoindre son Kentucky. Il croise sur sa route une gamine, Rhonda, plutôt farouche mais ils tombent amoureux et décident qu’ils se marieront. On retrouve notre couple dix ans plus tard avec des enfants en bas âge, affectés de difformités pour certains d’entre eux. Mais les jeunes parents n’imaginent pas que les services sociaux de la ville puissent leur enlever des gosses qu’ils adorent. Partant de là, le combat de Tucker consiste à conserver sa famille en un seul morceau et à survivre dans une forêt qu’il connait bien et ça le sauvera.
Tout au long de cette histoire nous restons proches de Tucker qui ne s’embarrasse pas avec la morale pour défendre son idée de la famille. Nous sommes ici chez les pauvres blancs qui vivent mal, isolés, méprisés. La nature, la forêt, sont omniprésentes et le livre est porté par une langue de rêve, charnelle, précise, au tempo soutenu. Offutt renoue avec la grâce qui imprégnait Kentucky Straight. J’ai gardé aussi un bon souvenir de son recueil de nouvelles autobio, Les hommes ne sont pas des héros au Mercure de France qui renvoie à celui d’Autin-Grenier, titrant le sien Je ne suis pas un héros.