L’homme inquiet par Henning Mankell / Le Seuil.
Publié- hm
Wallander est grand père. Sa fille, Linda, vit avec un type dont elle a eu la petite Klara. Le beau-père, 75 ans, est un ancien haut militaire de la marine, rayon sous-marins. Il sympathise avec Wallander et, après avoir fêté son anniversaire, disparaît. Un peu après, c’est sa femme qui disparaît également. Tout ceci a fort à voir avec le passé, quand les sous-marins russes pointaient leur nez dans la mer suédoise. Faut-il voir derrière ces disparitions la marque d’un retour à la guerre froide ? Est-ce plus compliqué ?
Wallander, dont ce n’est pas l’enquête, part sur le sentier de la guerre car la famille, c’est la famille. Au terme de 550 pages, Mankell met enfin un terme à ce tissu d’imbécilités, d’approximations, de mystères non résolus. Dans les dernières pages, l’écrivain nous confie que Wallander va lentement mais sûrement vers Alzheimer et qu’on ne le reverra plus. Avant cela, il nous a fallut supporter au long de ce roman les jérémiades de Wallander/Mankell sur le temps qui passe, la mémoire qui flanche, les ex qui débarquent avec leur cancer, la santé qui vacille. Comme on est cons, il nous répète ça une dizaine de fois sur tous les tons. C’est bien que ça s’arrête car il y a plusieurs mondes entre ce brouet et "Les morts de la Saint Jean" (2001), par exemple. Le temps ne passe pas de la même façon pour tout le monde, à priori.